Rencontrer, faire face, ne pas détourner le regard, voici ce que nous propose les cinq artistes de cette exposition.
Ceux-ci nous demandent de faire un pas en arrière et d’avoir un peu de distance pour observer ce qui compose notre monde : terre, pierre, racines, humains, végétaux, lumière, animaux.
Cet inventaire partiel et inachevé conduit Karim Ghelloussi à exposer un groupe d’humain probablement en attente d’un transport, d’un espoir, d’une traversée ou encore cette fillette qui compte le nombre de mort après les attentats de Nice.
De son côté le couple d’artistes Adèle Dupret et Jacques le Bourgeois font l’inventaire de paysages traversés durant un voyage aux confins de l’Italie du Nord.
Paule Riché retrace la géologie de nos paysages au travers de pierres et sous forme de sculptures et dessins.
Et enfin l’installation de Pascal Ragoucy met en tension un monde historique face à un monde végétal par un art de la résonnance contrainte.
Chacune de ces œuvres répertorie une histoire ou un temps donné dans des thématiques liées à la mort, le silence, l’attente, le voyage.
Cet inventaire inachevé de ce que l’être humain et la nature peuvent être dans leur essence amène à se poser et juste observer.
La première rencontre avec les œuvres exposées surprend.
Le regard accroche ces nombreux détails et ces mondes étrangers, révélés par des gestes artistiques aux couleurs monochromes (bleu, noir, rose).
Ce regard se confronte d’abord à Quentin Spohn avec la pierre noire avec laquelle il déroule un monde mêlé d’inspirations graphiques, de science-fiction et d’obsessions intranquilles.
Avec Pascal Ragoucy, l’étrangeté est ce bleu monochrome recouvrant l’arbre prélevé dans l’environnement immédiat du château.
Ce pigment met en tension un monde historique face à un monde végétal par un art de la résonnance contrainte.
Éric Schlaeflin et Ka Yue (Trista) Ma proposent un dispositif immersive dans lequel la voix et l’absence sont théâtralisées au travers d’une vision occidentale mêlée à une vision orientale.
Par leurs postures ces artistes dévoilent un visible poétique qui nous emporte dans des flots de sensations.
Ces vagues aux couleurs étranges et vives emportent le visiteur dans une déambulation contemplative incertaine. Ainsi le regard nous emporte plus loin que notre présent vers des étrangetés repensées.
« La contrebandière » 2006, vidéo
« Terra, mare, Fuoco » 2018, photographies couleur
« Archéologie d’un tronc » 2018, bois
et « Expérience de la définition » 2015, gravure sur miroir
« Charrier (Rivière) » 2018, performance et installation
« Nomadistan », 2014-2018, installation